2. L'Orchestre symphonique et le jeu vidéo
Bien que la musique de jeu vidéo joue aussi un rôle de soutien à l’image, au récit et à l’action, les exigences de cette musique se distinguent de celles de la musique de film en raison de la forme et des contraintes du médium. La musique doit évoluer en temps réel avec le jeu, on parle alors de « musique dynamique ».
Au départ, les capacités technologiques des ordinateurs ne permettaient pas d’inclure de musique pré-enregistrée. Les seuls effets sonores étaient ceux que l’ordinateur était capable de produire lui-même, ce qui donne ces sonorités électroniques ayant acquis un charme « vintage » aujourd’hui.
Avec le développement des capacités de mémoire et des cartes de son, les compositeurs ont pu produire des musiques de plus en plus élaborées qui n’ont maintenant plus rien à envier aux trames sonores de film – bien qu’elles soient souvent encore produites numériquement avec des banques de sons instrumentaux sophistiquées. Ces musiques contribuent à ce que le joueur entre en profonde immersion avec l’univers du jeu : il est indéniable que leur apport contribue fortement à l’identité de marque des jeux dont elles sont tirées.
Tout comme les musiques de film, les musiques de jeu vidéo ont acquis un statut leur permettant d’être interprétées en concert devant des publics ardents et passionnés. Le compositeur québécois Maxime Goulet a mis sur pied des concerts intitulés Symphonie du jeu vidéo, où un orchestre sur scène accompagne les images projetées sur grand écran d’une partie de jeu vidéo jouée en direct. Cela exige que le chef d’orchestre et les musiciens soient très alertes puisqu’ils doivent réagir spontanément à l’action – comme les pianistes de cinéma muet au début du XXe siècle, mais tout le monde en même temps!